Quand Albert Einstein a formulé sa théorie de la relativité, il ne l’a pas inventée à partir de rien. Il s’est appuyé sur les travaux d’autres penseurs. Il a étudié Maxwell pour comprendre la nature de la lumière, Lorentz pour appréhender la contraction des objets en mouvement, et Poincaré pour approcher le principe même de relativité. Sans ces connaissances — rien n’aurait été possible.
Quand Albert Einstein a formulé sa théorie de la relativité, il ne l’a pas inventée à partir de rien. Il s’est appuyé sur les travaux d’autres penseurs. Il a étudié Maxwell pour comprendre la nature de la lumière, Lorentz pour appréhender la contraction des objets en mouvement, et Poincaré pour approcher le principe même de relativité. Sans ces connaissances — rien n’aurait été possible.
Imagine qu’on lui ait dit à l’époque : « Désolé, droits d’auteur. Il faut demander la permission. » Pas d’accès aux livres. Pas de savoir. Retour à la préhistoire.
Pour apprendre, une intelligence artificielle (IA) a besoin de lire. Beaucoup. Des livres, des articles, des images, de la musique... C’est ainsi qu’elle se forme. C’est son Maxwell. Son Poincaré.
Mais voilà le problème : tout cela appartient à des auteurs. Et donc — il y a des droits d’auteur.
Récemment, Nick Clegg, ancien haut responsable de chez Meta, a déclaré tout haut ce que beaucoup pensent tout bas :
« Je ne vois pas comment l’on pourrait demander une autorisation à chaque auteur. Ce n’est pas faisable. Et si un pays, comme le Royaume-Uni, impose cela alors que les autres ne le font pas, il tue son industrie de l’IA du jour au lendemain. »
Sa proposition : permettre aux auteurs de se retirer. Si tu ne veux pas que ton contenu soit utilisé, tu dois toi-même l’exclure. Mais cela ne règle pas le fond du problème : comment faire pour que l’IA puisse encore apprendre ?
Ce débat n’est pas technique. Il est culturel. D’un côté, des millions de créateurs qui veulent protéger leur travail. De l’autre, des entreprises qui veulent construire des machines capables de penser.
Si nous fermons tout, l’IA devient comme un homme des cavernes avec une tablette : un outil puissant, sans savoir. Si nous ouvrons tout, nous risquons de dénaturer la valeur de la création humaine. Et donc de la culture.
Pour les artistes, c’est une lutte pour la justice. Pour les entreprises, une question de survie. Et pour nous tous, un moment où l’on choisit : est-ce que l’IA sera un outil au service de l’humanité ou un instrument verrouillé réservé à ceux qui ont les moyens ?
Si le savoir devient un luxe, alors l’IA ne servira pas à t’aider. Elle servira à te surveiller.
Comme le souligne menscult.net, le paradoxe est limpide : pour être vraiment intelligente, une IA doit faire comme les humains — lire, comprendre, apprendre. Même Einstein, en un sens, a “copié” — de la meilleure façon possible.
Ce débat ne concerne pas que les avocats. Il touche notre avenir collectif. Soit nous permettons à l’IA d’apprendre avec nous. Soit nous lui lions les mains — et on lui donne une hache en pierre pour sauver le monde.
Ce site utilise des cookies pour vous offrir une meilleure expérience de navigation. En naviguant sur ce site, vous acceptez notre utilisation des cookies.